Archives de catégorie : Textes à méditer

Des petits textes pour nous donner à réfléchir

Vieille légende indoue

pouvoir divin

Une vieille légende hindoue raconte qu’il y eut un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahma,  le maître des dieux, décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver.

 Le grand problème fut donc celui de trouver une cachette.

Lorsque les dieux mineurs furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci :

– Enterrons la divinité de l’homme dans la terre.

 Mais Brahma répondit :

– Non, cela ne suffit pas, car l’homme creusera et la trouvera.

 Alors les dieux répliquèrent :

– Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans.

 Mais Brahma répondit à nouveau :

– Non, car tôt ou tard l’homme explorera les profondeurs de tous les océans et il est certain qu’un jour il la trouvera et la remontera à la surface.

 Alors les dieux mineurs conclurent :

– Nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer d’endroit que l’homme ne puisse atteindre un jour.

 Alors Brahma dit :

– Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher.

 Depuis ce temps-là, conclut la légende, l’homme a fait le tour de la terre. Il a exploré, escaladé, plongé et creusé à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.

Vieille légende indoue

Excellente semaine – Mabelle

Lettre sans message

papier

Lorsque le conférencier entra dans l’auditorium où des centaines de personnes s’étaient réunies pour l’entendre, un homme lui remit un billet soigneusement plié.

 Pensant qu’il s’agissait d’une question, il glissa le papier dans sa poche et continua de se frayer un chemin jusqu’à l’estrade.

 Parvenu au pupitre, il déplia le papier et le lut. Sur le billet figurait un seul mot: « Idiot ».

 Il ne perdit pas contenance et, s’adressant à la foule, il dit:

– Déjà plusieurs fois dans ma vie, j’ai reçu des messages que l’expéditeur avait oublié de signer. Mais en entrant dans cette salle, il m’est arrivé quelque chose d’extraordinaire : on m’a remis une feuille portant un seul mot: « Idiot » ! C’est la première fois de ma vie, je reçois une lettre signée par un individu qui a oublié d’écrire le message.

Merveilleuse semaine – Mabelle

Le diamant et la rosée

rosée

Un beau diamant, tombé des mains d’une princesse gisait dans un pré.

Juste au-dessus de lui, brillait une goutte de rosée, timidement accroché à un brin d’herbe.

Le soleil les faisait étinceler et la modeste goutte de rosée admirait la pierre de noble origine.

Un gros scarabée en promenade reconnut dans le diamant un personnage de haute origine.

– Seigneur, mes hommages.

– Merci mon bon, répondit le diamant avec hauteur.

En relevant la tête, le scarabée aperçut la goutte de rosée.
– Une de vos parentes, je présume ? Et il s’inclina une seconde fois.

Le diamant partit d’un éclat de rire méprisant.
– Quelle absurdité ! Déclara-t-il. Me mettre, moi, sur le même rang qu’un être vulgaire !
Sa beauté n’est qu’imitation : elle brille mais ne dure pas.
Et le diamant lança de tels feux que le scarabée fut ébloui.

 La pauvre goutte de rosée était humiliée.

C’est alors qu’une alouette descendit en flèche et vint donner du bec contre le diamant.

– Ah ! fit-elle désappointée, ce que je prenais pour une goutte d’eau n’est qu’un misérable diamant.

Mon gosier est desséché, je vais mourir de soif.

– Une de plus ou de moins… ricana le diamant.

Mais la goutte de rosée venait de prendre une noble
résolution.
– Puis-je vous être utile, moi ? demanda-t-elle.
L’alouette releva la tête.

– Oh! ma précieuse amie, vous me sauveriez la vie.

Et la goutte de rosée glissa du brin d’herbe dans le
gosier altéré de l’alouette.

Voilà une leçon que je n’oublierai pas pensa le scarabée
en reprenant sa promenade. Le simple mérite vaut plus que le rang et la richesse sans modestie et sans dévouement. Il ne peut y avoir aucune réelle beauté sans cela.

Merveilleuse semaine

Mabelle

La rose et les épines

Rose

Un homme avait vu une photo de rose sur un catalogue, il commanda le rosier et l’arrosa régulièrement.

Un jour, alors qu’il l’examinait, il vit qu’un beau bourgeon allait fleurir sous peu, mais il se piqua aux épines sur la tige.
« Comment une si belle fleur peut elle provenir d’un plant si mauvais et épineux? »
Attristé par cette pensée et en colère, il arrêta d’arroser la rose et avant qu’elle ne soit éclose, et elle mourut.

Nous pouvons tous être comparés à des roses. Les qualités implantées en chacun à la naissance croissent parmi les épines des erreurs.
Nous ne voyons bien souvent que les épines, les défauts.
Nous désespérons, négligeons d’arroser ce qu’il y a de bon en nous ou dans l’autre, par la confiance, les compliments, la gentillesse,…

A l’intérieur de chaque âme, il y a une rose que beaucoup ne voient pas.

Un des plus grands dons qu’une personne possède est d’être capable de passer par dessus les épines et de trouver la rose en elle et chez l’autre.
S’accepter imparfait et accepter les erreurs des autres, tout en reconnaissant la noblesse de l’âme.

Avec Amour et Bienveillance je vous souhaite le meilleur

Mabelle

Les possessions

diamant-russie

Un voyageur qui venait d’arriver aux abords d’un village, s’installa sous un arbre pour y passer la nuit.

Au bout d’un moment, un jeune homme plein d’enthousiasme arriva en courant et lui cria : “Donne-moi la pierre précieuse !”

Le voyageur le regarda d’un air déconcerté et lui dit : “Je suis désolé, mais je ne sais pas de quoi tu parles”.

Un peu plus calme, le villageois s’assied à ses côtés. “Hier, pendant la nuit, une voix m‘a parlé en rêve”, lui confessa-t-il. “Et elle m’a assuré que si au crépuscule je venais aux abords du village, je rencontrerais un voyageur qui me donnerait une pierre précieuse qui me rendrait riche pour toujours”.

Le voyageur chercha dans son sac et en tira une pierre de la taille du poing : “Tu te réfères probablement à celle-là. Je l’ai trouvé jolie et pour cette raison je l’ai gardée. Prends-la, maintenant elle est à toi” dit-il en tendant la pierre au jeune garçon.

C’était un diamant ! Le jeune villageois euphorique s’en saisit, et retourna chez lui en bondissant d’allégresse.

Pendant que le voyageur dormait paisiblement sous le ciel étoilé, le jeune homme, lui, ne pouvait pas fermer l’oeil. La peur qu’on lui vole son trésor lui avait quitté le sommeil et il passa toute la nuit en veille.

Au lever du jour, il partit en courant à la recherche du voyageur. Dès qu’il le vit, il lui rendit le diamant, et très sérieusement le supplia : “S’il te plaît, apprend-moi comment obtenir la richesse qui te permet de te défaire de ce diamant avec une telle facilité”.

Souvent on pense que nos possessions contribuent à notre bonheur. Il n’en est rien, cette jolie histoire nous démontre que la vraie richesse est ailleurs, le bonheur n’est pas conditionnel. Qu’en pensez-vous ?

Mabelle

Les deux tigres

tigres

Deux tigres convoitaient un grand morceau de fromage. Chacun disait qu’il lui appartenait parce qu’il avait été le premier à le voir.

 Ils étaient sur le point de se battre. Déjà leurs griffes acérées brillaient sous le soleil. La mort attendait patiemment que l’un des deux trépasse quand soudain, un renard arriva sur l’aire du combat. Aussitôt, les tigres se tournèrent vers ce visiteur inattendu et lui demandèrent de trancher leur différend.

 «Cher renard, habitant de la jungle, pouvons-nous faire appel à votre grande sagacité ? Voulez-vous s’il vous plaît nous donner un conseil sage et nous nous soumettrons à n’importe quel jugement que vous nous donnerez »

Après avoir longuement expliqué au renard le motif de la querelle, ce dernier, l’air sagace déclara :

« O, vous les plus rapides de tous les prédateurs de la jungle, je vous remercie de votre confiance en me demandant d’arbitrer votre querelle. Soyez certains que j’agirai le plus impartialement du monde ».

Le renard s’est alors assis devant les deux tigres querelleurs et a commencé les débats. Après la vérification des faits et l’audition des arguments des deux parties, il s’est adressé aux demandeurs de la façon suivante ainsi :

«O, grands tigres, j’ai écouté votre affaire et assurément, il peut être dit beaucoup de choses de chaque côté. Cependant, il me paraît juste de couper ce morceau de fromage en deux parts égales et d’en remettre un morceau à chacun d’entre vous. »

Les deux tigres se sont regardés puis ont acquiescé en disant : «Sage renard ta décision est vraiment juste et nous acceptons ton jugement».

Le renard, qui comme chacun le sait, et très rusé continua de la sorte : « Mais pour arriver à un résultat plus juste et plus équitable encore, je dois moi-même diviser le fromage en deux parts égales et vous les donner afin que vous ne commenciez pas à vous battre à nouveau. Apportez-moi une balance et un couteau pointu. »

Les tigres pensaient que c’était une idée très sage de laisser diviser le fromage par le renard et apportèrent à la hâte une balance et  un couteau de cuisine bien affûté.

Le renard à l’aide de ce couteau coupa le fromage en deux parties d’un seul coup. Il mit chaque partie sur un plateau de la balance et constata qu’un des plateaux n’était pas à la même hauteur que l’autre. « Mmmmmmm », dit le renard « il me semble que les deux moitiés ne sont pas égales du tout. » Il prit le morceau le plus lourd et en coupa une tranche afin de le rendre semblable à l’autre. Il mangea la tranche qu’il venait de couper et reposa les morceaux sur les plateaux de la balance.

Il regarda à nouveau les plateaux. Le morceau dont il avait pris une tranche était maintenant plus léger que l’autre. Le renard secoua la tête et dit : « Nah! Cela ne va pas. Les deux pièces ne semblent pas être égales. » Les tigres étaient bien d’accord avec cette observation. Le renard prit le morceau le plus lourd et coupa une tranche afin de le rendre semblable à l’autre. Il mangea la tranche qu’il venait de couper et reposa les morceaux sur les plateaux de la balance.

Cela continua pendant près d’une heure. Petit à petit, le renard mangeait les tranches qu’il ôtait de la pièce de formage la plus lourde. Lorsque les morceaux de fromage devinrent minuscules, les tigres se regardèrent avec stupéfaction. Ils s’étaient engagés à respecter la décision du renard, ils ne pouvaient donc rien dire mais n’en pensaient pas moins.

Il ne restait plus à présent qu’un seul minuscule morceau de fromage dans un des plateau de la balance. Le rusé renard le mit dans sa bouche et jeta au loin la balance et le couteau avant de disparaître dans les bois.

Les deux tigres se rendirent compte mais un peu tard qu’ils avaient été bernés. Ils avaient été bien idiots de s’être disputés pour morceau de fromage qu’ils auraient pu amicalement diviser et manger.

Conte hindou,  à méditer.

Merveilleuse semaine à vous

Mabelle

Le grand sage

Un Roi , ayant entendu parler d’un Sage dont l’enseignement était réputé dans la région , l’invita à dîner.

Le jour précédent l’invitation , le Grand Maître se présenta au palais dans l’habit de mendiant qu’il portait parmi ses disciples. Personne ne fit attention à lui . Il entra , mais n’eut pas même le temps d’arriver à la salle à manger : les pages du Roi , voyant ce mendiant , souiller de sa présence le sol royal , le menèrent vers les cuisines où on lui offrit quelques restes .

grand sage

Le Sage ne dit rien mais s’en alla comme il était venu .

Le lendemain , il revint chez le Roi , cette fois-ci vêtu de son plus beau punjabi traditionnel : on lui réserva une place d’honneur au milieu des convives de haut rang . Mais dès que les pages du Roi apportèrent les plats , la réaction du Sage surprit tout le monde : il prit la nourriture dans ses mains et en fit une boule qu’il mit dans ses proches.

Le Roi choisit de ne rien dire mais alors qu’on apportait le dernier plat , le Grand Maître plongea la main à l’intérieur et en retira une pleine poignée de riz qu’il répandit sur son manteau en disant : ¨ Tiens , c’est pour Toi ¨ .

Le Roi n’y tenant plus lui lança: ¨Serais-tu devenu fou, toi que l’on dit Sage ?¨

Après un long silence , le Maître répondit :

« Je me suis présenté chez toi dans mon habit de mendiant et l’on m’a donné les restes comme à un chien . Aujourd’hui , j’arrive richement vêtu et on m’honore . C’est donc mon manteau que l’on invite , il est normal que ce soit lui qui se nourrisse »

Source inconnue

La tortue avisée

Tout le monde sait que les tortues sont extrêmement avisées. Un jour, l’une d’entre elles rassembla tous les animaux pour les avertir :
« Une dangereuse plante pousse dans notre forêt. Nous devons la supprimer, sinon c’est elle qui nous supprimera !  »

tortue

La tortue conduisit les animaux à la lisière de la forêt où s’étendaient les champs de chanvre et dit : « Voici la plante en question !  »

Les animaux l’examinèrent et goûtèrent à ses petites feuilles. L’antilope fit la grimace : « C’est amer. Je ne vois pas pourquoi je devrais la brouter.  »

Le flamant hochait la tête : « Moi non plus. Je ne peux rien faire du chanvre, puisque je vis la plupart du temps dans l’eau. »

La carpe ne dit rien, mais s’en alla d’un coup de nageoire.

Ainsi, le chanvre poussa en toute tranquillité.

Un jour, les hommes vinrent, l’arrachèrent et en tressèrent des cordes. Ils les prirent pour bander leurs arcs. Ensuite, ils taillèrent des flèches dans l’écorce de palmier et allèrent chasser les oiseaux.

Arrivés au bord de l’eau, ils lancèrent leurs flèches contre une bande de flamants. Les oiseaux s’envolèrent, mais l’un d’entre eux resta sur la rive, mortellement blessé.

La tortue s’approcha de lui : « Si tu m’avais obéi lorsque je t’avais demandé de supprimer la plante de la forêt, tu volerais aujourd’hui tranquillement dans les cieux !  »

Le flamant supplia : « Aie, tortue ! aide-moi  »

« Il est trop tard.  »

Un homme vint, prit le flamant et l’emporta chez lui.

Ensuite, les hommes prirent une canne et y attachèrent une corde avec un crochet au bout. Ils plongèrent l’hameçon dans l’eau et en très peu de temps, une carpe s’agita au bout de la corde.

La tortue s’approcha d’elle à la nage : « Si tu m’avais écoutée, tu nagerais aujourd’hui en toute tranquillité !  »

« Aïe, tortue ! aide-moi !  » supplia la carpe.

« Il est trop tard « , répondit la tortue.

Un homme tira sur la canne et sortit la carpe de l’eau.

Ensuite, les hommes prirent les cordes et en firent des noeuds coulants qu’ils disposèrent sur un sentier. L’antilope s’y laissa prendre.

La tortue s’approcha d’elle : « Si tu m’avais écoutée, tu courrais aujourd’hui tranquillement dans la clairière !  »

« Aie, tortue ! aide-moi !  » supplia l’antilope.

La tortue rongea la corde et libéra l’antilope. Depuis ce jour, elles furent amies. Et pourtant, l’antilope était aussi idiote que la tortue était rusée. Certes, elle admirait son amie pour son intelligence mais se disait dans son for intérieur : « Son intelligence ne lui sert à rien, puis qu’elle est lente. Elle ne peut attraper personne, pas plus qu’elle ne peut fuir ses ennemis.  »

Un jour, la tortue défia l’antilope : « Tu me crois lente, mais je peux te battre à la course quand cela me plaît.  »

« Je voudrais voir cela !  » riait l’antilope.

« Alors regarde bien. Nous allons courir jusqu’au sommet de cette colline et on verra bien laquelle d’entre nous y arrivera la première.  »

Juste avant la course, la tortue mordit la queue de l’antilope et s’y suspendit.

L’antilope courut jusqu’au sommet de la colline et se retourna pour voir peiner la tortue. Celle-ci lâcha la queue de l’antilope et dit : « Je suis là. je t’attendais.  »

L’antilope avait beau se creuser la tête, elle ne comprit pas comment la tortue s’y était prise pour arriver avant elle.

En ce temps-là, le roi des animaux, le lion, convia tous ses sujets à un somptueux festin. Le léopard, le singe, l’éléphant vinrent ainsi que l’antilope et la tortue. Le repas fut magnifique, il y avait de la nourriture en abondance pour tout le monde. L’éléphant mangea des bananes, le crocodile du poisson. Par malchance, la tortue et l’antilope, qui avaient déjà l’eau à la bouche, avaient oublié leurs assiettes à la maison. Le lion avait bien demandé aux animaux d’apporter leurs assiettes, mais la stupide antilope n’y avait pas pensé. La tortue, occupée à inventer ses mauvais tours, avait bel et bien oublié, elle aussi, son couvert.

Elle se tourna donc vers l’antilope : « Cours vite à la maison chercher deux assiettes pour que nous puissions manger !  »

Mais l’antilope n’avait pas envie : « Pourquoi moi ? Ne cours-tu pas plus vite que moi ?  »

« Certes, mais tu habites plus près.  »

L’antilope s’en alla chercher deux assiettes, mais auparavant, elle cria à la tortue : « Ne mangez pas tout !  »

La tortue se mit aussitôt en quête d’une assiette. Elle aperçut un minuscule roitelet qui portait une énorme assiette.
« A quoi te sert une aussi grande assiette ?  » lui demanda la tortue. « Deux graines suffisent pour te remplir l’estomac.  »

« Tu as bien raison « , acquiesça le roitelet. « D’ailleurs, j’ai fini de manger.  »

« Dans ce cas, pourrais-tu me prêter ton assiette ? J’ai oublié la mienne à la maison « , demanda la tortue.

Le roitelet ne se fit pas prier : « Fais seulement attention à ne pas la casser.  »

La tortue remplit son assiette et mangea à se faire éclater le ventre.

Après qu’elle eut rendu l’assiette au roitelet, l’antilope revint. Elle se mit aussitôt à se lamenter : « Vous ne m’avez rien laissé !  »

Et, en effet, seuls des os et des peaux de bananes témoignaient du magnifique festin.

« Tu n’es pas la seule !  » riposta la tortue. « je n’ai pas mangé une seule bouchée en attendant mon assiette. Tu en as mis du temps !  »

Le lion interrompit les lamentations de la tortue et de l’antilope qui se tenaient là, toutes penaudes, l’assiette vide à la main : « Vous avez tous bien mangé et vous avez pris des forces. Je vous donnerai l’occasion d’en faire une brillante démonstration. Nous allons tous lutter les uns avec les autres. Les vaincus deviendront les serviteurs des vainqueurs et le plus fort d’entre nous sera le roi. L’éléphant arbitrera les combats.  »

L’idée du lion était bonne. Il avait beau être très courageux et puissant, l’éléphant était tout de même plus fort que lui. En tant qu’arbitre, cependant, il ne pouvait pas prendre part à la compétition.
Le lion ouvrit les hostilités en rugissant et bondit sur l’antilope. Celle-ci s’écarta et s’enfuit à toutes jambes. Voyant qu’il n’arriverait pas à l’attraper, le lion se tourna contre la tortue qui se tenait juste à côté. Malheureusement, il ne pouvait rien contre sa dure carapace. Il essaya donc de la retourner sur le dos avec sa patte, mais la tortue le mordit et rentra la tête dans sa carapace, tenant la patte du lion bien serrée dans ses mâchoires. Le lion rugit de douleur, mais la tortue tint bon. L’éléphant dut la déclarer vainqueur de la compétition.

Le lion s’en alla, vexé et humilié. La tortue devint la reine des animaux. Lorsque l’antilope revint sur ses pas, la tortue lui dit : « Je t’ai sauvé la vie une seconde fois. Si je n’avais pas tenu la patte du lion, il aurait bien fini par t’attraper.  »

L’antilope la remercia avec effusion. La tortue ne resta pas longtemps au pouvoir. Les animaux oublièrent rapidement qu’elle avait vaincu le lion et celui-ci récupéra petit à petit tout son prestige.

Au demeurant, la tortue se moquait éperdument de sa nouvelle fonction, elle était trop intelligente pour une reine !

Conte africain

Que le meilleur vous accompagne – Mabelle