Archives de catégorie : Textes à méditer

Des petits textes pour nous donner à réfléchir

Le papillon

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Un jour, un homme a trouvé un cocon de chenille et a décidé de l’apporter chez lui. Quelques jours plus tard, une petite ouverture est apparue. L’homme s’est assis et a observé pendant plusieurs heures le papillon se débattre de toutes ses forces afin de sortir de son cocon.

Au bout d’un certain temps, le papillon ne bougeait presque plus. Comme s’il avait donné son maximum et qu’il n’avait plus rien à faire. L’homme a décidé alors d’aider le papillon. Il a pris une paire de ciseaux et a coupé le reste du cocon.

Le papillon est sorti alors facilement de son cocon, mais le corps du papillon était enflé et petit, et ses ailes étaient toutes ratatinés. L’homme continuait alors d’observer le papillon et s’attendait à ce qu’il ouvre tout grand ses ailes et commence à voler, mais rien de cela ne se passait. En fait, le papillon a passé le reste de sa vie à ramper avec son corps enflé et ses ailes déformées. Il n’a jamais été capable de voler.

Ce que l’homme avec sa gentillesse et son empressement n’avait pas compris, c’est que la lutte que le papillon devait effectuer pour sortir de son cocon était essentiel à son développement. En luttant ainsi de toutes ses forces, les fluides de son corps se seraient répartis dans ses ailes et, compte tenu du temps qu’il lui fallait pour crever son cocon par lui-même et déployer ses ailes, le papillon aurait été alors en mesure de voler et de se libérer une fois pour toutes de son cocon.

Il en est de même dans notre vie : les obstacles que la vie met sur notre chemin sont exactement ce dont nous avons besoin pour grandir.

La lutte éprouvé sur le chemin de la réussite personnelle fait partie intégrante du prix à payer pour réaliser notre plein potentiel. Si nous devions passer au travers de la vie sans obstacles, nous serions certainement tout rabougris, comme le malheureux papillon. Nous ne serions pas aussi forts que nous pourrions l’être et nous ne pourrions jamais voler, nous non plus, vers l’accomplissement de nos rêves.

Soyez confiants, la vie ne nous apporte rien que nous n’ayons la possibilité de dépasser, pour devenir un magnifique papillon.

Merveilleuse semaine.

Mabelle

Deux anges

deux anges

Deux anges s’arrêtent pour passer la nuit dans la maison d’une famille aisée.
La famille refus que les anges demeurent dans la chambre d’amis de la maison. À la place, ils laissent les anges dormir dans une petite pièce dans le sous-sol froid.

Pendant qu’ils font leur lit sur le sol dur, le plus âgé des anges aperçoit un trou dans le mur et le répare.

Quand le plus jeune des anges demande « pourquoi ? » Le plus âgé des anges réplique :

« Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent ».

La nuit suivante, nos compères arrivent pour se reposer dans une maison où le fermier et sa femme sont vraiment pauvres mais très hospitaliers. Après avoir partagé le peu de nourriture qu’ils ont, le couple laisse les anges dormir dans leur lit pour qu’ils aient une bonne nuit de sommeil.

Lorsque le soleil se lève le lendemain matin, les anges trouvent le fermier et sa femme en larmes. Leur unique vache, de laquelle le lait était une bénédiction, gît morte sur le sol.

Le plus jeune des anges est furieux et demande au plus âgé des anges comment il a pu laisser faire cela ?
Le premier homme avait tout et tu l’as aidé, accuse l’ange.
La deuxième famille avait peu mais était disposée à tout partager et tu as laissé sa vache mourir.

« Les choses ne sont pas toujours comme elles paraissent »

réplique le plus vieux des anges.
 » Quand nous sommes restés dans le sous-sol de la maison, je me suis aperçu qu’il y avait de l’or rangé dans ce trou dans le mur. Étant donné que le propriétaire était tellement obsédé par la haine et qu’il ne voulait pas partager sa fortune, j’ai scellé le trou afin qu’il ne le retrouve plus.
– Et, la nuit dernière, lorsque nous étions endormis dans la chambre du fermier, l’ange de la mort est venu chercher sa femme. Je lui ai donné la vache à la place.

Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent, »

Lorsque les choses ne tournent pas de la façon dont vous auriez voulu… réfléchissez et dites-vous alors que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent.

La fenêtre aveugle

fenêtre aveugle

Texte de Charles Brulhart, janvier 2003

Il était une fois un jeune prince qui vivait avec insouciance dans le palais de son père.
Un jour, il demanda au vieux sage chargé de son instruction :
– L’argent est-il quelque chose de bon ou de mauvais ?

L’ homme emmena le prince dans le salon du palais et le fit asseoir face à la vaste baie vitrée donnant sur la grand place.
– Que vois-tu ? interrogea l’ancien.
– Je vois les enfants qui jouent sur la place, les jeunes filles qui dansent près du lavoir, les artisans qui travaillent dans leurs échoppes.

Le sage disparut un instant et revint avec un seau et un pinceau.
– Qu’est-ce ? dit le prince.
– Un vernis à base d’argent.

Le vieil homme sortit du palais et recouvrit toute la baie vitrée d’une épaisse couche de peinture.
Lorsqu’il rentra, le prince s’exclama :
– Mais il fait sombre, je ne vois plus rien.

Le sage alluma une lampe et demanda :
– À présent, que vois-tu par la baie vitrée ?
– Je ne vois plus rien, sauf moi, comme dans un miroir, répondit le prince, je n’arrive plus à voir les autres.
– Tu as la réponse à ta question, dit le vieux sage. Et il s’en alla.

Le prince ordonna à ses serviteurs de nettoyer la baie vitrée. Mais le vernis résistait. À force de frotter, la vitre réapparut, mais entièrement dépolie.
Irrité de ne pouvoir retrouver une vision claire, le jeune prince, dans un accès de colère, lança violemment la lourde coupe d’argent qu’il tenait à la main contre la vitre. Celle-ci vola en éclats.
Le prince put alors revoir toute la beauté du monde extérieur.
Mais en plus, il pouvait maintenant entendre les cris des enfants qui jouaient, les chants des jeunes filles qui dansaient et les bruits provenant des échoppes des artisans.
Il pouvait sentir le parfum des épices et la caresse du vent. Il traversa le cadre vide de la fenêtre et se fondit dans la vie de la grand place.

Ouvrons les yeux sur la manière dont l’argent peut affecter nos relations aux autres !

Magnifique journée

Mabelle

Légende indoue

divinité en soi

Une vieille légende hindoue raconte qu’il y eut un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahma, le maître des dieux, décida de leur ôter le pouvoir divin !et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver.

 Le grand problème fut donc celui de trouver une cachette.

Lorsque les dieux mineurs furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci :

– Enterrons la divinité de l’homme dans la terre.

 Mais Brahma répondit :

– Non, cela ne suffit pas, car l’homme creusera et la trouvera.

 Alors les dieux répliquèrent :

– Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans.

 Mais Brahma répondit à nouveau :

– Non, car tôt ou tard l’homme explorera les profondeurs de tous les océans et il est certain qu’un jour il la trouvera et la remontera à la surface.

 Alors les dieux mineurs conclurent :

– Nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer d’endroit que l’homme ne puisse atteindre un jour.

 Alors Brahma dit :

– Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher.

 Depuis ce temps-là, conclut la légende, l’homme a fait le tour de la terre. Il a exploré, escaladé, plongé et creusé à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.

 Vieille légende indoue

Merveilleuse semaine à vous – Mabelle

Et si nous sortions de la rancune ?

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Deux amis qui marchaient dans le désert se disputèrent et l’un d’eux donna une gifle à l’autre.

Ce dernier, sans rien dire, écrivit dans le sable : Aujourd’hui mon meilleur ami m’a donné une gifle.

Ils continuèrent à marcher et trouvèrent une oasis dans laquelle ils décidèrent de se baigner. Celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva.

Quand il se fut repris, il grava sur une pierre  : Aujourd’hui mon meilleur ami m’a sauvé la vie.

Celui qui avait donné la gifle et sauvé son ami lui demanda : Quand je t’ai blessé tu as écrit dans le sable, et maintenant tu as écrit dans la pierre. Pourquoi ?

amis

L’autre répondit : Quand quelqu’un nous blesse, nous devons l’écrire dans le sable, où le vent de l’oubli l’effacera. Mais quand quelqu’un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver dans la pierre, où rien ne peut l’effacer.

 Histoire d’origine inconnue, si vous en connaissez la source, laissez moi un petit commentaire. Merci

Mabelle

Le conte de la culpabilité

coupable

Deux hommes qui se connaissaient depuis longtemps se rencontrèrent au bord d’un trottoir.
Ils étaient tous les deux abattus, atterrés, déprimés comme il n’est pas possible de l’être.
L’un des deux, croyant être le plus déprimé, s’adressa à l’autre et lui dit:
« Si je puis me permettre, tu ne sembles pas aller bien, que t’arrive-t-il ? »
Il espérait que l’autre lui dirait : « Je vais bien », ce qui lui aurait permis de dire à son tour :
« Tu en as de la chance, moi ça ne va pas du tout…… »

Mais celui-ci, contre toute attente, répondit :
« Oh ! ça ne va pas du tout, je me sens coupable, affreusement fautif. Ma mère était malade, je lui ai conseillé de se faire opérer. Et elle est morte des suites de cette opération. Jamais , jamais je n’aurais dû lui conseiller cela. C’est de ma faute, si elle est morte. »
Et le premier de s’exclamer à son tour :
« Moi c’est pire encore, ma mère aussi était très malade, elle voulait se faire opérer, je lui ai déconseillé cela. Je l’ai invitée à partir plutôt en vacances. Et elle est morte d’un accident de la route. C’est terrible, jamais je n’aurais dû la déconseiller pour cette opération. C’est de ma faute si elle est morte. »

Et son interlocuteur de surenchérir :
« Mais toi, tu détestais ta mère, alors que moi je l’aimais, c’est donc moi qui souffres le plus. »
« C’est ce que tu crois, s’empressa d’ajouter le premier, la tienne n’a pas eu à subir d’opération, elle. Elle est morte sans souffrir, alors que la mienne… »
« Oui mais la tienne n’a rien senti, n’a pas su ce qui lui arrivait, alors que la mienne… »

Un orage les sépara mais ils se promirent de reprendre cet échange passionnant.
Pour savoir lequel est le premier en culpabilité, lequel est celui qui doit s’attribuer la plus grande souffrance d’avoir fait ou dit, de n’avoir pas fait ou pas dit.

Auteur inconnu, à méditer.

Merveilleuse journée.

Mabelle

Le vase brisé

Deux frères héritèrent d’un vase de Chine de grande valeur.

vase

– Nous devons le partager, dit l’aîné. Mais comment faire ?

– Garde-le pour toi, dit le cadet, Je n’en n’ai pas besoin. Je n’en veux pas.

 – Il n’en n’est pas question, répondit l’aîné. C’est contraire à mon sens de l’équité.

– Alors, dit le cadet, prenons-le six mois l’un, six mois l’autre.

– C’est beaucoup trop compliqué, dit l’aîné. Trouvons une solution plus simple.

– Vendons-le, dit le cadet. Nous nous partagerons le montant de la vente.

– Tu n’y songes pas, rétorqua l’aîné. Ce serait une insulte à la mémoire de notre père.

– Alors, tirons-le au sort, ajouta le cadet.

– Pas question, répliqua l’aîné. Je refuse de laisser le sort décider à notre place.

– Dans ce cas, poursuivit le cadet, que proposes-tu ?

– Battons-nous, dit l’aîné. Le plus fort aura le vase

-Cela ne m’intéresse pas, répondit le cadet. Nous risquerions de nous blesser et de nous en vouloir pour toujours. Je refuse de me battre avec toi pour cela.

– Tu n’es qu’un lâche, riposta l’aîné. Tu as peur de te battre. Tu n’es pas un homme.

Sous l’effet de la colère, il se mit à invectiver son frère, se jeta sur lui et dans sa précipitation renversa le vase qui se brisa en mille morceaux.

– C’est de ta faute, hurla l’aîné. Si tu n’avais pas été aussi lâche, rien de cela ne serait arrivé.

– C’est possible, répondit le cadet. Tu voulais que nous nous battions pour ce vase.

Maintenant, l’objet de notre litige a disparu. Allons-nous continuer à nous battre ?

Ou ton besoin de te battre est-il si fort que tout puisse devenir prétexte à des querelles entre nous ?

 Texte de Charles Brulhart, Janvier 1998

Merveilleuse journée

Mabelle

Le prix de la sagesse

Grand Sage
Grand Sage
Vieux conte oriental

Un jour un homme vint voir un sage et lui demanda : Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?

 Le sage ne répondit pas.

Ayant répété plusieurs fois la question sans résultat, l’homme se retira. Mais il revint le lendemain et fit la même demande : Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?

 Toujours pas de réponse. Il revint le troisième jour en répétant encore : Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?

 Finalement, le sage se dirigea vers une rivière, et, entrant dans l’eau, pria l’homme de le suivre. Arrivé à une profondeur suffisante, il le saisit par les épaules et le maintint sous l’eau, en dépit des efforts qu’il faisait pour se libérer.

Au bout d’un moment, le sage le relâcha et quand l’homme eut à grand-peine retrouvé son souffle, le sage lui demanda : Dis-moi, quand tu étais plongé sous l’eau, quel était ton suprême désir ?

 Sans hésitation le jeune homme répondit : De l’air, de l’air ! J’avais besoin d’air !

 – N’aurais-tu pas préféré la richesse, les plaisirs, la puissance ou l’amour ? N’as-tu songé à aucune de ces choses ?

 – Non, Maître, j’avais besoin d’air et ne pensais qu’à cela.

 – Eh bien, reprit le sage, pour acquérir la sagesse, il faut la désirer aussi intensément que tu désirais de l’air, il y a un instant.

Il faut lutter pour elle à l’exclusion de tout autre ambition dans la vie. Elle doit être ta seule et unique aspiration, nuit et jour.

Si tu cherches la sagesse avec une telle ferveur, un jour, tu la trouveras.

Vieux conte oriental

Accumuler des biens rend-il plus heureux ?

accumuler des biens

Un paysan russe, Pakhôm, vivait sur ses terres. Le seul malheur, disait-il, c’est d’en avoir trop peu. Si j’avais de la terre à volonté, je n’aurais peur de personne.

Un voisin vint à mourir. Il voulut acheter sa terre. Il paya la moitié comptant; quant au reste, il s’engageait à le payer en deux ans. Ainsi vivait Pakhôm dans le bonheur.

 Mais voici qu’un marchand vint à passer et lui dit :

– Pour mille roubles, chez les Baschkin, nomades asiatiques, au-delà de l’Oural, j’ai eu de la terre à n’en pouvoir faire le tour en marchant pendant tout un jour.

Pakhôm vendit sa terre et sa maison et partit. Il arriva chez les Baschkin, leur paya à boire et leur donna des présents. Il s’entendit avec eux.

– Notre prix est unique, lui dirent-ils. Mille roubles pour une journée.

– Mais, dit Pakhôm, on peut, en une journée faire le tour de beaucoup de terres.

– Oui, dirent-ils, tout sera à toi. Choisis la part qui te convient le mieux.

Les yeux de Pakhôm étincelèrent. Toute la terre était riche et grasse.

– Va, mais reviens assez tôt car si le soleil est couché, tu perdras tes mille roubles et tu n’auras rien.

Le lendemain dès l’aube, il se leva. Les Baschkin l’attendaient sur la colline. Il partit d’un pas régulier, fit une verste (ancienne mesure de longueur, qui était utilisée en Russie et valait 1 067 mètres), posa un jalon puis accéléra la marche.

Vers 8 heures, il ôta son habit et déjeuna. Puis il pensa : il faut y aller maintenant. Il marcha, il marcha. L’herbe était haute et il faisait chaud.

Pakhôm commençait à se fatiguer. Il était temps de dîner. Puis il repartit. Une heure à souffrir, pensait-il, mais un siècle à bien vivre !

Il allait tourner à gauche lorsqu’il aperçut un frais vallon. C’est dommage, pensa-t-il, de le laisser de côté, et il engloba le vallon.

Puis il regarda le soleil. Il était proche de son déclin, et les gens sur la colline se distinguaient à peine.

Pakhôm aurait voulu se reposer, mais le soleil n’attend pas. Il se met à courir. Ses pieds sont écorchés jusqu’au sang. Le voici au pied de la colline. Elle est déjà dans l’ombre. Mais les Baschkin lui crient: Cours ! Cours ! Ici le soleil n’est pas couché ! Il reprend haleine, fait un faux pas et tombe exténué en touchant le piquet d’arrivée.

– Bravo ! lui cria-t-on. Tu as gagné beaucoup de terre !

Son domestique accourt. Il veut le soulever, mais le sang coule de sa bouche. Il est mort.

Le domestique resta seul. Il creusa une fosse pour Pakhôm et il l’enterra.

 Conte de Léon Tolstoï, Écrivain russe. 1828-1910