Archives de catégorie : Inspirations

Le conte de la culpabilité

coupable

Deux hommes qui se connaissaient depuis longtemps se rencontrèrent au bord d’un trottoir.
Ils étaient tous les deux abattus, atterrés, déprimés comme il n’est pas possible de l’être.
L’un des deux, croyant être le plus déprimé, s’adressa à l’autre et lui dit:
« Si je puis me permettre, tu ne sembles pas aller bien, que t’arrive-t-il ? »
Il espérait que l’autre lui dirait : « Je vais bien », ce qui lui aurait permis de dire à son tour :
« Tu en as de la chance, moi ça ne va pas du tout…… »

Mais celui-ci, contre toute attente, répondit :
« Oh ! ça ne va pas du tout, je me sens coupable, affreusement fautif. Ma mère était malade, je lui ai conseillé de se faire opérer. Et elle est morte des suites de cette opération. Jamais , jamais je n’aurais dû lui conseiller cela. C’est de ma faute, si elle est morte. »
Et le premier de s’exclamer à son tour :
« Moi c’est pire encore, ma mère aussi était très malade, elle voulait se faire opérer, je lui ai déconseillé cela. Je l’ai invitée à partir plutôt en vacances. Et elle est morte d’un accident de la route. C’est terrible, jamais je n’aurais dû la déconseiller pour cette opération. C’est de ma faute si elle est morte. »

Et son interlocuteur de surenchérir :
« Mais toi, tu détestais ta mère, alors que moi je l’aimais, c’est donc moi qui souffres le plus. »
« C’est ce que tu crois, s’empressa d’ajouter le premier, la tienne n’a pas eu à subir d’opération, elle. Elle est morte sans souffrir, alors que la mienne… »
« Oui mais la tienne n’a rien senti, n’a pas su ce qui lui arrivait, alors que la mienne… »

Un orage les sépara mais ils se promirent de reprendre cet échange passionnant.
Pour savoir lequel est le premier en culpabilité, lequel est celui qui doit s’attribuer la plus grande souffrance d’avoir fait ou dit, de n’avoir pas fait ou pas dit.

Auteur inconnu, à méditer.

Merveilleuse journée.

Mabelle

Le vase brisé

Deux frères héritèrent d’un vase de Chine de grande valeur.

vase

– Nous devons le partager, dit l’aîné. Mais comment faire ?

– Garde-le pour toi, dit le cadet, Je n’en n’ai pas besoin. Je n’en veux pas.

 – Il n’en n’est pas question, répondit l’aîné. C’est contraire à mon sens de l’équité.

– Alors, dit le cadet, prenons-le six mois l’un, six mois l’autre.

– C’est beaucoup trop compliqué, dit l’aîné. Trouvons une solution plus simple.

– Vendons-le, dit le cadet. Nous nous partagerons le montant de la vente.

– Tu n’y songes pas, rétorqua l’aîné. Ce serait une insulte à la mémoire de notre père.

– Alors, tirons-le au sort, ajouta le cadet.

– Pas question, répliqua l’aîné. Je refuse de laisser le sort décider à notre place.

– Dans ce cas, poursuivit le cadet, que proposes-tu ?

– Battons-nous, dit l’aîné. Le plus fort aura le vase

-Cela ne m’intéresse pas, répondit le cadet. Nous risquerions de nous blesser et de nous en vouloir pour toujours. Je refuse de me battre avec toi pour cela.

– Tu n’es qu’un lâche, riposta l’aîné. Tu as peur de te battre. Tu n’es pas un homme.

Sous l’effet de la colère, il se mit à invectiver son frère, se jeta sur lui et dans sa précipitation renversa le vase qui se brisa en mille morceaux.

– C’est de ta faute, hurla l’aîné. Si tu n’avais pas été aussi lâche, rien de cela ne serait arrivé.

– C’est possible, répondit le cadet. Tu voulais que nous nous battions pour ce vase.

Maintenant, l’objet de notre litige a disparu. Allons-nous continuer à nous battre ?

Ou ton besoin de te battre est-il si fort que tout puisse devenir prétexte à des querelles entre nous ?

 Texte de Charles Brulhart, Janvier 1998

Merveilleuse journée

Mabelle

Le prix de la sagesse

Grand Sage
Grand Sage
Vieux conte oriental

Un jour un homme vint voir un sage et lui demanda : Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?

 Le sage ne répondit pas.

Ayant répété plusieurs fois la question sans résultat, l’homme se retira. Mais il revint le lendemain et fit la même demande : Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?

 Toujours pas de réponse. Il revint le troisième jour en répétant encore : Maître, que dois-je faire pour acquérir la sagesse ?

 Finalement, le sage se dirigea vers une rivière, et, entrant dans l’eau, pria l’homme de le suivre. Arrivé à une profondeur suffisante, il le saisit par les épaules et le maintint sous l’eau, en dépit des efforts qu’il faisait pour se libérer.

Au bout d’un moment, le sage le relâcha et quand l’homme eut à grand-peine retrouvé son souffle, le sage lui demanda : Dis-moi, quand tu étais plongé sous l’eau, quel était ton suprême désir ?

 Sans hésitation le jeune homme répondit : De l’air, de l’air ! J’avais besoin d’air !

 – N’aurais-tu pas préféré la richesse, les plaisirs, la puissance ou l’amour ? N’as-tu songé à aucune de ces choses ?

 – Non, Maître, j’avais besoin d’air et ne pensais qu’à cela.

 – Eh bien, reprit le sage, pour acquérir la sagesse, il faut la désirer aussi intensément que tu désirais de l’air, il y a un instant.

Il faut lutter pour elle à l’exclusion de tout autre ambition dans la vie. Elle doit être ta seule et unique aspiration, nuit et jour.

Si tu cherches la sagesse avec une telle ferveur, un jour, tu la trouveras.

Vieux conte oriental

Thrive

thrive

Bonjour,

Je partage avec vous aujourd’hui le lien d’un film qui a fait le tour de la planète, pour un réveil … en douceur

Il s’agit d’un documentaire de physique quantique sur l’énergie universelle et les forces qui nous entourent utilisables pour notre bien-être.

Ce documentaire non conventionnel lève le voile sur ce qui se passe dans notre monde. Thrive met aussi en lumière des solutions concrètes de façon à récupérer notre pouvoir et nos vies.

 http://www.youtube.com/watch?v=QIU0BUyZ0-A

Et voici une belle interview de Foster Gamble réalisée par Lilou.

(Cliquez sur le bouton cc rouge pour avoir la traduction sous titrée en français).

http://www.youtube.com/watch?v=oO39Bif9hL0

 

A bientôt – Mabelle

Accumuler des biens rend-il plus heureux ?

accumuler des biens

Un paysan russe, Pakhôm, vivait sur ses terres. Le seul malheur, disait-il, c’est d’en avoir trop peu. Si j’avais de la terre à volonté, je n’aurais peur de personne.

Un voisin vint à mourir. Il voulut acheter sa terre. Il paya la moitié comptant; quant au reste, il s’engageait à le payer en deux ans. Ainsi vivait Pakhôm dans le bonheur.

 Mais voici qu’un marchand vint à passer et lui dit :

– Pour mille roubles, chez les Baschkin, nomades asiatiques, au-delà de l’Oural, j’ai eu de la terre à n’en pouvoir faire le tour en marchant pendant tout un jour.

Pakhôm vendit sa terre et sa maison et partit. Il arriva chez les Baschkin, leur paya à boire et leur donna des présents. Il s’entendit avec eux.

– Notre prix est unique, lui dirent-ils. Mille roubles pour une journée.

– Mais, dit Pakhôm, on peut, en une journée faire le tour de beaucoup de terres.

– Oui, dirent-ils, tout sera à toi. Choisis la part qui te convient le mieux.

Les yeux de Pakhôm étincelèrent. Toute la terre était riche et grasse.

– Va, mais reviens assez tôt car si le soleil est couché, tu perdras tes mille roubles et tu n’auras rien.

Le lendemain dès l’aube, il se leva. Les Baschkin l’attendaient sur la colline. Il partit d’un pas régulier, fit une verste (ancienne mesure de longueur, qui était utilisée en Russie et valait 1 067 mètres), posa un jalon puis accéléra la marche.

Vers 8 heures, il ôta son habit et déjeuna. Puis il pensa : il faut y aller maintenant. Il marcha, il marcha. L’herbe était haute et il faisait chaud.

Pakhôm commençait à se fatiguer. Il était temps de dîner. Puis il repartit. Une heure à souffrir, pensait-il, mais un siècle à bien vivre !

Il allait tourner à gauche lorsqu’il aperçut un frais vallon. C’est dommage, pensa-t-il, de le laisser de côté, et il engloba le vallon.

Puis il regarda le soleil. Il était proche de son déclin, et les gens sur la colline se distinguaient à peine.

Pakhôm aurait voulu se reposer, mais le soleil n’attend pas. Il se met à courir. Ses pieds sont écorchés jusqu’au sang. Le voici au pied de la colline. Elle est déjà dans l’ombre. Mais les Baschkin lui crient: Cours ! Cours ! Ici le soleil n’est pas couché ! Il reprend haleine, fait un faux pas et tombe exténué en touchant le piquet d’arrivée.

– Bravo ! lui cria-t-on. Tu as gagné beaucoup de terre !

Son domestique accourt. Il veut le soulever, mais le sang coule de sa bouche. Il est mort.

Le domestique resta seul. Il creusa une fosse pour Pakhôm et il l’enterra.

 Conte de Léon Tolstoï, Écrivain russe. 1828-1910