Archives de catégorie : Textes à méditer

Des petits textes pour nous donner à réfléchir

Les deux moines et la belle jeune femme

Deux moines Zen s’apprêtaient à traverser une rivière.

moines

Ils rencontrèrent une très belle jeune femme qui désirait aussi traverser, mais elle avait peur.

Aussi l’un des moines la prit sur ses épaules et la porta sur l’autre rive.

Son camarade était furieux. Il ne dit rien, mais il bouillonnait à l’intérieur: c’était interdit !

Un moine bouddhiste ne devait pas toucher une femme.

Et non seulement il l’avait touchée, mais il l’avait portée sur ses épaules.

Les kilomètres passèrent. Lorsqu’ils atteignirent le monastère, en franchissant la porte, le moine en colère se retourna vers son compagnon et lui dit :

– Eh bien, je vais devoir parler de cette affaire au Maître et tout lui raconter. Ce que tu as fait est interdit !

Le premier moine s’étonna :

– De quoi parles-tu, qu’est-ce qui est interdit ?

– L’as-tu oublié ? demanda le second. Tu as porté cette belle jeune femme sur tes épaules !

Le premier moine rit et dit : Oui, je l’ai portée. Mais je l’ai laissée près de la rivière, à des kilomètres en arrière. Mais toi, es-tu encore en train de la porter ?

Texte de Charles Bruhault

Les choses que nous évitons ou condamnons sont révélatrices de nos désirs cachés

Une bonne soupe

Une vieille dame s’arrête un soir dans un restaurant d’autoroute.

Elle va au self et prend une soupe chaude,puis va s’asseoir toute seule à une table.
Elle se rend compte qu’elle a oublié de prendre du sel.

soupe

Elle se lève, erre un peu dans le restaurant avant d’en trouver, et retourne à sa table.
Mais en revenant, elle y trouve un homme est assis, qui plonge sa cuillère dans le bol de soupe, et la mange lentement.

« Oh! Il a du culot cet homme! pense la brave dame. Je lui apprendrais bien les bonnes manières « 

Mais elle s’assied sur le côté de la table, et charitablement le laisse manger un peu de sa soupe. Tirant un peu le bol à elle, elle plonge sa cuillère elle aussi, cherchant à partager au moins cette soupe avec lui.

L’homme retire doucement le bol vers lui, et continue de manger.

La dame se remet à le tirer légèrement vers elle, pour pouvoir y avoir accès. Et ils finissent la soupe ainsi.

Alors l’homme se lève, lui fait signe de patienter, et revient avec une portion de frites énorme, qu’il partage avec elle, comme la soupe.

Enfin ils se saluent, et la dame part aux toilettes. Mais quand elle revient, elle veut prendre son sac pour partir, et découvre qu’il n’est plus au pied de sa chaise.

« Ah! J’aurais bien dû me méfier de cet homme! ».

Elle hurle dans tout le restaurant, criant au voleur, jusqu’à ce que, finalement, on retrouve son sac, posé au pied d’une table où repose un bol de soupe refroidie…
SON bol auquel personne n’a touché.

C’était elle qui s’était trompée de table et avait partagé le repas de l’homme!

A méditer – Mabelle

Vieille légende indoue

pouvoir divin

Une vieille légende hindoue raconte qu’il y eut un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahma,  le maître des dieux, décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver.

 Le grand problème fut donc celui de trouver une cachette.

Lorsque les dieux mineurs furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci :

– Enterrons la divinité de l’homme dans la terre.

 Mais Brahma répondit :

– Non, cela ne suffit pas, car l’homme creusera et la trouvera.

 Alors les dieux répliquèrent :

– Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans.

 Mais Brahma répondit à nouveau :

– Non, car tôt ou tard l’homme explorera les profondeurs de tous les océans et il est certain qu’un jour il la trouvera et la remontera à la surface.

 Alors les dieux mineurs conclurent :

– Nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer d’endroit que l’homme ne puisse atteindre un jour.

 Alors Brahma dit :

– Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher.

 Depuis ce temps-là, conclut la légende, l’homme a fait le tour de la terre. Il a exploré, escaladé, plongé et creusé à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.

Vieille légende indoue

Excellente semaine – Mabelle

Lettre sans message

papier

Lorsque le conférencier entra dans l’auditorium où des centaines de personnes s’étaient réunies pour l’entendre, un homme lui remit un billet soigneusement plié.

 Pensant qu’il s’agissait d’une question, il glissa le papier dans sa poche et continua de se frayer un chemin jusqu’à l’estrade.

 Parvenu au pupitre, il déplia le papier et le lut. Sur le billet figurait un seul mot: « Idiot ».

 Il ne perdit pas contenance et, s’adressant à la foule, il dit:

– Déjà plusieurs fois dans ma vie, j’ai reçu des messages que l’expéditeur avait oublié de signer. Mais en entrant dans cette salle, il m’est arrivé quelque chose d’extraordinaire : on m’a remis une feuille portant un seul mot: « Idiot » ! C’est la première fois de ma vie, je reçois une lettre signée par un individu qui a oublié d’écrire le message.

Merveilleuse semaine – Mabelle

Le diamant et la rosée

rosée

Un beau diamant, tombé des mains d’une princesse gisait dans un pré.

Juste au-dessus de lui, brillait une goutte de rosée, timidement accroché à un brin d’herbe.

Le soleil les faisait étinceler et la modeste goutte de rosée admirait la pierre de noble origine.

Un gros scarabée en promenade reconnut dans le diamant un personnage de haute origine.

– Seigneur, mes hommages.

– Merci mon bon, répondit le diamant avec hauteur.

En relevant la tête, le scarabée aperçut la goutte de rosée.
– Une de vos parentes, je présume ? Et il s’inclina une seconde fois.

Le diamant partit d’un éclat de rire méprisant.
– Quelle absurdité ! Déclara-t-il. Me mettre, moi, sur le même rang qu’un être vulgaire !
Sa beauté n’est qu’imitation : elle brille mais ne dure pas.
Et le diamant lança de tels feux que le scarabée fut ébloui.

 La pauvre goutte de rosée était humiliée.

C’est alors qu’une alouette descendit en flèche et vint donner du bec contre le diamant.

– Ah ! fit-elle désappointée, ce que je prenais pour une goutte d’eau n’est qu’un misérable diamant.

Mon gosier est desséché, je vais mourir de soif.

– Une de plus ou de moins… ricana le diamant.

Mais la goutte de rosée venait de prendre une noble
résolution.
– Puis-je vous être utile, moi ? demanda-t-elle.
L’alouette releva la tête.

– Oh! ma précieuse amie, vous me sauveriez la vie.

Et la goutte de rosée glissa du brin d’herbe dans le
gosier altéré de l’alouette.

Voilà une leçon que je n’oublierai pas pensa le scarabée
en reprenant sa promenade. Le simple mérite vaut plus que le rang et la richesse sans modestie et sans dévouement. Il ne peut y avoir aucune réelle beauté sans cela.

Merveilleuse semaine

Mabelle

La rose et les épines

Rose

Un homme avait vu une photo de rose sur un catalogue, il commanda le rosier et l’arrosa régulièrement.

Un jour, alors qu’il l’examinait, il vit qu’un beau bourgeon allait fleurir sous peu, mais il se piqua aux épines sur la tige.
« Comment une si belle fleur peut elle provenir d’un plant si mauvais et épineux? »
Attristé par cette pensée et en colère, il arrêta d’arroser la rose et avant qu’elle ne soit éclose, et elle mourut.

Nous pouvons tous être comparés à des roses. Les qualités implantées en chacun à la naissance croissent parmi les épines des erreurs.
Nous ne voyons bien souvent que les épines, les défauts.
Nous désespérons, négligeons d’arroser ce qu’il y a de bon en nous ou dans l’autre, par la confiance, les compliments, la gentillesse,…

A l’intérieur de chaque âme, il y a une rose que beaucoup ne voient pas.

Un des plus grands dons qu’une personne possède est d’être capable de passer par dessus les épines et de trouver la rose en elle et chez l’autre.
S’accepter imparfait et accepter les erreurs des autres, tout en reconnaissant la noblesse de l’âme.

Avec Amour et Bienveillance je vous souhaite le meilleur

Mabelle

Les possessions

diamant-russie

Un voyageur qui venait d’arriver aux abords d’un village, s’installa sous un arbre pour y passer la nuit.

Au bout d’un moment, un jeune homme plein d’enthousiasme arriva en courant et lui cria : “Donne-moi la pierre précieuse !”

Le voyageur le regarda d’un air déconcerté et lui dit : “Je suis désolé, mais je ne sais pas de quoi tu parles”.

Un peu plus calme, le villageois s’assied à ses côtés. “Hier, pendant la nuit, une voix m‘a parlé en rêve”, lui confessa-t-il. “Et elle m’a assuré que si au crépuscule je venais aux abords du village, je rencontrerais un voyageur qui me donnerait une pierre précieuse qui me rendrait riche pour toujours”.

Le voyageur chercha dans son sac et en tira une pierre de la taille du poing : “Tu te réfères probablement à celle-là. Je l’ai trouvé jolie et pour cette raison je l’ai gardée. Prends-la, maintenant elle est à toi” dit-il en tendant la pierre au jeune garçon.

C’était un diamant ! Le jeune villageois euphorique s’en saisit, et retourna chez lui en bondissant d’allégresse.

Pendant que le voyageur dormait paisiblement sous le ciel étoilé, le jeune homme, lui, ne pouvait pas fermer l’oeil. La peur qu’on lui vole son trésor lui avait quitté le sommeil et il passa toute la nuit en veille.

Au lever du jour, il partit en courant à la recherche du voyageur. Dès qu’il le vit, il lui rendit le diamant, et très sérieusement le supplia : “S’il te plaît, apprend-moi comment obtenir la richesse qui te permet de te défaire de ce diamant avec une telle facilité”.

Souvent on pense que nos possessions contribuent à notre bonheur. Il n’en est rien, cette jolie histoire nous démontre que la vraie richesse est ailleurs, le bonheur n’est pas conditionnel. Qu’en pensez-vous ?

Mabelle

Les deux tigres

tigres

Deux tigres convoitaient un grand morceau de fromage. Chacun disait qu’il lui appartenait parce qu’il avait été le premier à le voir.

 Ils étaient sur le point de se battre. Déjà leurs griffes acérées brillaient sous le soleil. La mort attendait patiemment que l’un des deux trépasse quand soudain, un renard arriva sur l’aire du combat. Aussitôt, les tigres se tournèrent vers ce visiteur inattendu et lui demandèrent de trancher leur différend.

 «Cher renard, habitant de la jungle, pouvons-nous faire appel à votre grande sagacité ? Voulez-vous s’il vous plaît nous donner un conseil sage et nous nous soumettrons à n’importe quel jugement que vous nous donnerez »

Après avoir longuement expliqué au renard le motif de la querelle, ce dernier, l’air sagace déclara :

« O, vous les plus rapides de tous les prédateurs de la jungle, je vous remercie de votre confiance en me demandant d’arbitrer votre querelle. Soyez certains que j’agirai le plus impartialement du monde ».

Le renard s’est alors assis devant les deux tigres querelleurs et a commencé les débats. Après la vérification des faits et l’audition des arguments des deux parties, il s’est adressé aux demandeurs de la façon suivante ainsi :

«O, grands tigres, j’ai écouté votre affaire et assurément, il peut être dit beaucoup de choses de chaque côté. Cependant, il me paraît juste de couper ce morceau de fromage en deux parts égales et d’en remettre un morceau à chacun d’entre vous. »

Les deux tigres se sont regardés puis ont acquiescé en disant : «Sage renard ta décision est vraiment juste et nous acceptons ton jugement».

Le renard, qui comme chacun le sait, et très rusé continua de la sorte : « Mais pour arriver à un résultat plus juste et plus équitable encore, je dois moi-même diviser le fromage en deux parts égales et vous les donner afin que vous ne commenciez pas à vous battre à nouveau. Apportez-moi une balance et un couteau pointu. »

Les tigres pensaient que c’était une idée très sage de laisser diviser le fromage par le renard et apportèrent à la hâte une balance et  un couteau de cuisine bien affûté.

Le renard à l’aide de ce couteau coupa le fromage en deux parties d’un seul coup. Il mit chaque partie sur un plateau de la balance et constata qu’un des plateaux n’était pas à la même hauteur que l’autre. « Mmmmmmm », dit le renard « il me semble que les deux moitiés ne sont pas égales du tout. » Il prit le morceau le plus lourd et en coupa une tranche afin de le rendre semblable à l’autre. Il mangea la tranche qu’il venait de couper et reposa les morceaux sur les plateaux de la balance.

Il regarda à nouveau les plateaux. Le morceau dont il avait pris une tranche était maintenant plus léger que l’autre. Le renard secoua la tête et dit : « Nah! Cela ne va pas. Les deux pièces ne semblent pas être égales. » Les tigres étaient bien d’accord avec cette observation. Le renard prit le morceau le plus lourd et coupa une tranche afin de le rendre semblable à l’autre. Il mangea la tranche qu’il venait de couper et reposa les morceaux sur les plateaux de la balance.

Cela continua pendant près d’une heure. Petit à petit, le renard mangeait les tranches qu’il ôtait de la pièce de formage la plus lourde. Lorsque les morceaux de fromage devinrent minuscules, les tigres se regardèrent avec stupéfaction. Ils s’étaient engagés à respecter la décision du renard, ils ne pouvaient donc rien dire mais n’en pensaient pas moins.

Il ne restait plus à présent qu’un seul minuscule morceau de fromage dans un des plateau de la balance. Le rusé renard le mit dans sa bouche et jeta au loin la balance et le couteau avant de disparaître dans les bois.

Les deux tigres se rendirent compte mais un peu tard qu’ils avaient été bernés. Ils avaient été bien idiots de s’être disputés pour morceau de fromage qu’ils auraient pu amicalement diviser et manger.

Conte hindou,  à méditer.

Merveilleuse semaine à vous

Mabelle

Le grand sage

Un Roi , ayant entendu parler d’un Sage dont l’enseignement était réputé dans la région , l’invita à dîner.

Le jour précédent l’invitation , le Grand Maître se présenta au palais dans l’habit de mendiant qu’il portait parmi ses disciples. Personne ne fit attention à lui . Il entra , mais n’eut pas même le temps d’arriver à la salle à manger : les pages du Roi , voyant ce mendiant , souiller de sa présence le sol royal , le menèrent vers les cuisines où on lui offrit quelques restes .

grand sage

Le Sage ne dit rien mais s’en alla comme il était venu .

Le lendemain , il revint chez le Roi , cette fois-ci vêtu de son plus beau punjabi traditionnel : on lui réserva une place d’honneur au milieu des convives de haut rang . Mais dès que les pages du Roi apportèrent les plats , la réaction du Sage surprit tout le monde : il prit la nourriture dans ses mains et en fit une boule qu’il mit dans ses proches.

Le Roi choisit de ne rien dire mais alors qu’on apportait le dernier plat , le Grand Maître plongea la main à l’intérieur et en retira une pleine poignée de riz qu’il répandit sur son manteau en disant : ¨ Tiens , c’est pour Toi ¨ .

Le Roi n’y tenant plus lui lança: ¨Serais-tu devenu fou, toi que l’on dit Sage ?¨

Après un long silence , le Maître répondit :

« Je me suis présenté chez toi dans mon habit de mendiant et l’on m’a donné les restes comme à un chien . Aujourd’hui , j’arrive richement vêtu et on m’honore . C’est donc mon manteau que l’on invite , il est normal que ce soit lui qui se nourrisse »

Source inconnue