Bonjour, vous allez bien ?
Je reviens sur la suite de mon article de hier sur le jeûne pour vous donner mon expérience sur le sujet.
Ma première expérience avec le jeûne remonte à quelques années. J’étais en chimiothérapie contre un cancer. Vu les nausées provoquées par mon traitement, je n’avais plus aucune envie de manger quoi que ce soit pour le rendre dans les toilettes dans les minutes qui suivaient mon repas.
Par ailleurs j’en étais à mon troisième cancer, ça commençait à bien faire. Ca ne pouvait pas être simplement le sort qui s’acharnait contre moi, il devait bien y avoir une raison et je la cherchais.
Affaiblie par tous ces traitements lourds, je n’étais pas capable de faire grand-chose de physique, je consacrais beaucoup de mon temps à la lecture et je fouillais un peu partout sur le net.
Je suis arrivée sur plusieurs études faisant un lien entre le sucre et le cancer. Il était question d’affamer les cellules cancéreuses pour arriver à l’autophagie des cellules malades. A l’époque je découvrais et n’étais pas du tout consciente de la quantité de sucres cachés un peu partout dans la nourriture. Lorsque je mangeais une tranche de jambon, je pensais manger des protéines, un peu de graisse aussi, mais certainement pas du sucre. Jusqu’au moment où j’ai compris que je mangeais une quantité impressionnante de sucre sans même le vouloir ni m’en rendre compte.
J’ai pris conscience de la nécessité de revoir de fond en comble mon alimentation.
Il me semblait clair que certains veulent asservir le monde par la chimie et la technologie, peu importe l’impact dramatique que cela peut avoir sur la population, nous menant à notre perte.
Eviter de m’empoisonner plus encore en mangeant était devenu pour moi un réel problème, me demandant une attention permanente. Je ne voulais plus manger de sucre, mais ne savais que faire pour m’en libérer définitivement. J’aurais sans doute pu cultiver mes légumes mais mon état de santé ne permettait pas de me mettre au jardinage. Et mes finances ne me permettaient pas plus d’acheter des produits locaux et bios.
Puis, un jour où je parlais avec une amie du fait que j’étais convaincue que le fait de manger me rendait encore plus malade, elle m’a répondu « malheureusement tu ne peux pas arrêter de manger ». Et je me suis dit « Pourquoi pas ? » J’avais déjà entendu des histoires de personnes se nourrissant de Prâna, mais à l’époque je me disais que c’était quelque chose que seuls des personnes très spirituelles ou dotées d’une volonté incommensurable étaient capables de faire, que ce n’était pas pour moi. Mais l’idée était là et je ne pouvais plus cesser d’y penser.
Evidemment, j’en ai parlé à l’oncologue, qui n’était visiblement pas très au courant de la chose et qui plutôt que de me le déconseiller me l’a carrément interdit. Et je déteste qu’on m’interdise des choses que je juge importantes pour moi. Il n’en fallait pas plus pour que je me mette en recherche sur comment vivre sans manger.
J’ai trouvé de nombreuses informations, mais à chaque fois il était bien recommandé de se faire accompagner par un médecin. Or les médecins à qui j’en ai parlé étaient totalement réfractaires à mon idée.
J’avais trouvé une étude dans laquelle un biologiste californien avait démontré que le jeûne avant et après une chimio réduisait les effets secondaires … sur les souris et qu’elles vivaient plus longtemps que celles qui avaient poursuivi leur alimentation habituelle.
Une autre étude disait qu’en jeûnant on forçait le corps à faire le ménage, qu’il cassait les cellules malades en premier lieu. Cela faisait rire mon oncologue qui n’était pas prêt à remettre en question la médecine officielle et me disait que je ne pouvais pas me comparer à une souris tout en continuant de m’empoisonner avec ses produits chimiques.
Il y avait bien des cliniques spécialisées dans le domaine du jeûne, mais leurs prix n’étaient pas du tout adaptés à mon budget et un séjour à l’étranger signifiait également mettre fin à la chimio.
Tout ça était bien compliqué à mes yeux.
Je ne pouvais que constater que mon état ne s’améliorait pas et les alternatives me semblaient peu nombreuses.
Fermement convaincue que le mieux que je puisse faire pour moi était de me tenir le plus loin possible des prescriptions allopathiques et de détoxiner mon organisme des pollutions qu’il avait subies, j’ai choisi de continuer mes recherches. Il était clair pour moi que moins on mange, plus on vit longtemps.
J’en suis arrivée à la conclusion, que quitte à mourir, je préférais mourir un peu plus tard en étant responsable d’avoir cessé de manger que de mourir rapidement empoisonnée par d’autres.
Attention, que les choses soient bien claires, je ne conseille à personne de suivre mon exemple.
Le jeûne véritable, c’est pas du tout de nourriture, sur une période de temps donnée et définie par avance. Il est évident qu’une telle pratique ne saurait être employée n’importe quand et surtout n’importe comment, par des personnes dépourvues des connaissances suffisantes en la matière.
C’est vrai que, personnellement je l’ai fait, mais mon côté kamikaze n’est pas du tout un exemple à suivre, loin de là. Je vous le déconseille fortement.
Le nettoyage de l’organisme, déclenché par un jeûne bien conduit, devrait toujours être réalisé sous la supervision d’un professionnel de santé, pour être assuré d’une pratique saine et sans danger.
Sauter un repas de temps à autre ne présente aucun risque, mais se lancer dans l’aventure du jeûne nécessite l’avis préalable d’un thérapeute qui effectuera un bilan de santé avant de débuter l’expérience. Actuellement de nombreux naturopathes pratiquent régulièrement le jeûne comme hygiène de vie et pourront vous conseiller correctement sur le sujet.
Je pense que j’ai eu beaucoup de chance parce que tous les effets que l’on peut ressentir lors d’un jeûne sont, pour moi, passés inaperçus. J’avais tant d’effets secondaires avec les traitements de chimio que la transition vers les effets dûs au jeûne ne se sont pas vraiment fait sentir. Je pensais toujours être malade avec mes traitements et n’ai pas réellement fait le lien avec le jeûne.
Lorsque j’ai commencé à jeûner, j’étais tellement mal depuis quelques semaines que je mangeais de moins en moins depuis déjà un moment et je n’ai jamais ressenti de faim, à aucun moment. J’avais mal la tête et peut-être étais ce un signe de détox mais vu que j’avais mal la tête depuis l’âge de 8ans, ça ne me paraissait pas vraiment inhabituel. J’avais mal un peu partout, toutes mes articulations étaient douloureuses, mais cela aussi durait depuis des années, ça avait aussi débuté plus ou moins en même temps que les maux de tête et je vivais avec depuis si longtemps que je m’y étais accommodée. J’avais des douleurs au ventre et de fortes diarrhées mais la chimio me faisait aussi cet effet depuis plusieurs mois donc, rien de réellement alarmant à mes yeux.
Mais rapidement je me suis sentie plus sereine, je n’étais plus constamment dans mes pensées « que va devenir ma fille si je meurs demain, que va-t-elle devenir sans moi, comment va-t-elle poursuivre ses études, … » J’avais cette impression que j’allais mieux, que le mal qui me rongeait perdait la bataille, les douleurs étaient fortement diminuées. Je retrouvais une certaine souplesse perdue pourtant depuis si longtemps. J’étais moins fatiguée, peut-être parce que j’arrivais à dormir durant plusieurs heures d’affilée alors que ça faisait des mois que j’étais éveillée toutes les heures chaque nuit par des douleurs infernales.
Depuis cette expérience le cancer est un lointain souvenir. Une fois guérie (en rémission comme ils disent parce qu’ils refusent de dire autre chose) j’ai recommencé à manger « normalement » et j’ai même recommencé à manger du sucre. Visiblement j’ai du mal à comprendre les choses la première fois, il faut que je répète les mêmes erreurs plusieurs fois avant de comprendre !
Et, bien évidemment j’ai à nouveau été malade. Mais ça, c’est une autre histoire que je vous raconterai prochainement, cet article est bien assez long.
Prenez soin de vous, et si vous êtes tenté par le jeûne, faites vous conseiller et suivre par une personne compétente
Mabelle