Cette semaine, c’était le triste anniversaire du début des noyades de Nantes. Le génocide de certaines catégories de population qui a lieu actuellement n’est pas nouveau, ça fait des dizaines (centaines) d’années qu’ils éliminent ceux qui les gênent.
Les noyades de Nantes commencent dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793 et se poursuivent jusqu’au 23 février 1794.
Des milliers de personnes déclarées suspectes par la République sanguinaire sont noyés dans la Loire.
Alors que les noyades ont déjà commencé en novembre, le 4 décembre 1793 au soir, Jean-Baptiste Carrier et les membres principaux du Comité révolutionnaire de Nantes se réunissent et décident de constituer un jury chargé de dresser une liste de proscrits.
Le 5 décembre 1793 plus de trois cents noms ont été inscrits.
Leur exécution est décidée. Pour cela, Jean-Baptiste Carrier institutionnalise un procédé radical, la « déportation verticale » ou « baptême patriotique ». Il fait embarquer les condamnés sur des barques à fond plat qui sont coulées au milieu de la Loire, au niveau de Chantenay. Les exécutions ont lieu de nuit pour plus de discrétion, mais les corps flottent ensuite en surface visibles par tous. Les prisonniers souvent nus, sont attachés deux par deux à une pierre après avoir été dépouillés de leurs objets personnels et de leur argent. Prêtres, hommes, vieillards, femmes et enfants meurent ainsi dans ce que Jean-Baptiste Carrier appelle la « baignoire nationale ».
Les prêtres réfractaires figurent parmi les premiers prisonniers détenus à Nantes. Ceux pris dans le département sont enfermés d’abord au couvent Saint-Clément, puis au couvent des Carmélites. Le 5 juillet, ils sont envoyés à Chantenay sur une barge, La Thérèse, où les conditions de détention sont terribles à cause de la chaleur. La plupart des prêtres sont transférés le 19 juillet ou le 6 août au couvent des Petits-Capucins et au couvent des Grands-Capucins dit de l’Hermitage, où les conditions de détention sont plus supportables. Mais le 25 octobre, sur ordre du Comité révolutionnaire de Nantes, tous les prêtres détenus au couvent des Petits-Capucins sont renvoyés sur le navire La Gloire mouillant à la Sécherie.
Dans la nuit du 16 au 17 novembre, le groupe de révolutionnaires commandés par l’adjudant-général Guillaume Lamberty les transfèrent sur une barge qui est coulée au milieu de la Loire. Environ 90 prêtres périssent victimes de cette première noyade.
Une deuxième noyade commandée par l’adjudant-général Guillaume Lamberty fera mourir 58 prêtres arrivés d’Angers.
Une troisième noyade dite du Bouffay commandée par Jean-Jacques Goullin et Michel Moreau-Grandmaison, aura lieu dans la nuit du 14 au 15 décembre 1793. 155 détenus de la prison du Bouffay, dont la liste avait été rédigée dans la nuit du 4 décembre lors d’une réunion des corps administratifs, sont rassemblés. Embarqués sur une barge, les suppliciés sont dirigés vers l’aval de la Loire et l’embarcation coulée un peu plus loin que Trentemoult, au bout de l’île Cheviré. Cette noyade coutera la vie à 129 personnes de toute condition sociale.
Le 23 décembre 1793, une importante exécution est effectuée avec deux bateaux à Chantenay. 800 personnes sont noyées et massacrées à coup de sabre, dont des femmes et des enfants. Cyniquement, les républicains ont fait ce qu’ils appellent des « mariages républicains », consistant à attacher nus un homme et une femme avant de les noyer.
Du 29 décembre 1793 au 18 janvier 1794, ont lieu les « noyades des galiotes », des navires hollandais restés à Nantes par suite du blocus et qu’on déplaça pour la circonstance vers la prison de l’Entrepôt des cafés. Il y eut deux à trois expéditions avec à chaque fois 200 à 300 victimes dont des femmes et des enfants. Dans la nuit du 29 au 30 janvier 1794, une dernière noyade a lieu pour vider la prison de l’Entrepôt des cafés, qui fait environ 400 victimes.
La dernière noyade a lieu le 23 février 1794 dans la baie de Bourgneuf. Cette noyade ordonnée par l’adjudant-général François-Joseph Lefebvre a provoqué la mort de 41 personnes : deux hommes, dont un vieillard aveugle de 78 ans, douze femmes, douze filles et quinze enfants, dont dix de 6 à 10 ans et cinq nourrissons.
N’oublions jamais ces martyrs assassinés par la République française !
Mabelle