Tant que notre héros (celui que nous nous sommes choisi) ne se présente pas spontanément lors des situations critiques, c’est le programme par défaut qui se déploie. Des dizaines de mises en pratique seront nécessaire pour que le programme délibéré devienne une seconde nature. Nous pourrions comparer le programme par défaut à une autoroute et le programme délibéré à une bretelle de sortie nouvellement créée. Notre tendance est d’emprunter l’autoroute (chassez le naturel, il revient au galop) et de manquer la sortie. Le carrefour entre les deux programmes nous est signalé par l’émotion. C’est le moment où nous avons le choix. Une voie nous conduit dans la lumière, l’autre dans l’ombre.
Un monde sépare » Qu’est-ce qu’il m’énerve, celui-ci ! » de » Je note que je ressens de l’agacement « . Le premier nous prive de notre libre arbitre, le second nous met en mouvement. Comme nous l’avons vu, mais on ne le dira jamais assez, nous devons nous désidentifier de nos émotions et les reconnaître pour ce qu’elles sont : des messages, des signaux pour évoluer.
Le passage d’un monde à l’autre relève de l’apprentissage et c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Seule une pratique assidue nous fera monter en compétence. C’est une vraie discipline qui exige une intention ferme et résolue. Il ne s’agit pas seulement de s’y mettre, il faut tenir dans la durée. Nous ne pouvons changer que si nous voulons réellement évoluer et que si nous collaborons à chaque étape du changement. Le laisser-aller conduit à la procrastination, au programme par défaut, à la peur et donc, in fine, à l’échec.
Pour nous maintenir dans notre prison, notre mental nous fait croire que nous sommes en train de changer parce que nous avons compris le mécanisme de la peur et des programmes par défaut. Mais savoir ne suffit pas. Si tel était le cas, tous les fumeurs auraient déjà cessé de fumer. Je n’en connais aucun qui ignore qu’il se fait du mal. Tout changement suppose une action et toute mise en action appelle une discipline. C’est une des maximes du dalaï-lama : » Le bonheur, c’est de la discipline. «
En vérité, il est beaucoup plus simple d’apprendre à être heureux que d’apprendre à conduire. Nous devons nous imprégner de l’ensemble du processus, intégrer chacune des étapes et, enfin, pratiquer avec persévérance et confiance. Pratiquer, pratiquer, pratiquer.