Attraper le bonheur, c’est vouloir retenir un papillon dans sa main ou le prendre avec un filet.
Tu précipites le filet sur lui et il s’abîme, c’est un bonheur gâché.
Si c’est un bonheur agile, on ne ne peut le faire prisonnier et l’on court sans fin, c’est une agitation inutile, le bonheur est parti.
Parfois il se laisse prendre sans dommage, il ne s’est pas débattu et il reste bien sage, un peu frileux sous le filet. C’est un bonheur fragile, fatigué, malade peut-être.
Si tu attrapes un beau bonheur, un papillon rare, sans l’abîmer, si tu le prends dans ta paume et que tu la refermes pour l’emprisonner, il ne reste que de la poussière de bonheur sur les doigts, si tu le piques sur un bois, il meurt.
Il faut être comme l’arbre à papillons, prêt à accueillir le bonheur, et tu verras, il viendra sur ton épaule.
Bernard Giraudeau