Il était une fois un petit garçon qui avait grandi avec l’idée qu’il ne fallait pas dire aux autres son amour pour eux.
Tout petit son papa et sa maman avait du se séparer de lui et ce sont ses grands-parents qui l’avaient élevé. Quand parfois ses parents venaient lui rendre visite, il se cachait sous la table.
Oh, c’était plus par peur qu’ils lui disent: «Si tu ne vis pas avec nous et bien c’est qu’on ne t’aime pas assez.» Alors il fuyait se refugier pas trop loin mais pas trop près non plus, sous la table….
Beaucoup plus tard dans sa vie d’adolescent il rencontra des jeunes femmes et toujours, il avait peur de n’être pas assez aimé. Ses compagnes ne comprenaient pas plus que lui pourquoi il avait toujours peur d’être abandonné, elles ne savaient pas que la table était devenue trop petite pour l’abriter, elles finissaient toujours par le quitter, cela justifiait sa peur: «je savais bien que j’avais raison…».
Vous savez cette peur là est terriblement vivace, elle le paniquait, et parfois, il se mettait en colère car il croyait sincèrement que c’était la faute des autres s’il vivait cela, qu’ils étaient responsables, coupables même de cet effroi.
Très vite alors il s’est aperçu qu’en buvant un peu d’alcool, il n’avait plus peur, cela lui semblait d’ailleurs un peu grisant d’être soudain si courageux, d’être si puissant par rapport aux autres.
Il avait découvert enfin un moyen de vivre «comme tout le monde» ses émotions de peur qui lui faisaient si peur, qu’il s’anesthésiait le corps et l’esprit.
Hélas vous savez aussi que lorsque qu’on commence à prendre une drogue pour «se soigner» en croyant que c’est le seul remède, cela a des conséquences fâcheuses pour soi même et ceux que vous côtoyez.
Peu à peu il lui a fallu bien plus d’alcool pour ne pas vivre cette peur, puis, ce produit ne lui a plus du tout convenu, il a fallu alors d’autres drogues plus «efficaces», plus puissantes…
Les quelque fois où il décidait de mettre fin à cet esclavage, il s’interdisait alors toute relation trop proche avec les autres, non parce qu’il ne le désirait pas mais simplement car il avait peur que cette peur revienne, qu’il soit «obligé» de se «soigner» à nouveau.
Pourtant un jour il est allé écouter les contes d’un homme dans la belle ville de Grenoble, il ne sait pas vraiment pourquoi mais tout de suite il a su qu’il lui faisait confiance, que cet homme là savait beaucoup de choses qui pourraient l’aider à vivre ses peurs plutôt que de continuer à se détruire.
Il a demandé à ce monsieur, Jacques Salomé, s’il pouvait lui écrire. A son grand étonnement le conteur à accepté de correspondre.
Un jour il a reçu un conte qui parlait de pigeon qui ne pouvait se passer d’ambroisie, et dans lequel on conseillait à ce pigeon de symboliser son attachement par un objet d’amour….(C’est le langage des pigeon). Il a choisit un objet qui représente cet attachement là, un objet qu’il porte toujours avec lui, un médaillon tibétain, une sorte de gris-gris à deux faces bien différentes mais qui représentent une unique et même chose : Son attachement à l’ambroisie.
Et bien vous me croirez si vous voulez mais cela lui a donné la force de se rendre dans un centre de traitement ou il «se mettrait à table» sur sa vie passée et non plus sous la table.
Aujourd’hui cet enfant est devenu un homme respectable par lui même et les autres et vit sa vie sans ambroisie ou autre illusion de ce genre. Bien sûr cela ne résout pas tout, il a encore beaucoup de chemin à faire, notamment en ce qui concerne ses relations aux autres et à lui même, mais voyez-vous, il a une chance merveilleuse il est conscient de ce qu’il vit, conscient aussi que des personnes ont assez d’amour a lui offrir, qu’un homme, un Re-père, a écrit un conte pour l’aider à se soutenir lui-même.
Et bien c’est à l’occasion de l’anniversaire du jour où il a dit «NON A L’ESCLAVAGE» qu’aujourd’hui il peut enfin vous dire :
Oui, mes amis passés, présents et futurs, je vous aime tel que vous êtes dans l’ici et maintenant d’une relation vivante.
Franck Alleron une nuit d’été.
Merveilleuse semaine – Mabelle