Il existe de nombreuses techniques pour peindre la soie. Celle décrite ci-dessous est celle que j’utilise le plus souvent. Il s’agit de la technique de serti à la gutta
1-Commencer par découper un morceau de soie de la taille du cadre, tout en laissant 2 cm dépasser tout autour, afin de pouvoir fixer les punaises.
2-Fixer la soie sur le cadre, avec les punaises sur tout le pourtour du cadre, en prenant soin de tendre la soie doucement, mais fermement. Pour un bon travail la soie doit toujours être très bien tendue. Débuter par une punaise dans chaque coin, puis répartir à distance égale sur les quatre côtés.
Une soie mouillée sera plus détendue et facilitera le travail. Plus la soie est grande, plus il faudra être soigneux lors de sa fixation.
3- Pour peindre sur la soie, il n’est pas impératif de savoir dessiner, ce n’est pas primordial, puisqu’il existe dans les magasins de loisirs créatifs, des livres avec des modèles à décalquer, ou des soies déjà imprimées de motifs prêts à peindre. Il est possible bien entendu de laisser libre cours à son imagination et de créer ses propres dessins. Cependant, il est préférable de dessiner le motif à reproduire sur papier et d’ensuite les décalquer sur la soie. Bien entendu, chacun est libre, et en fonction de ses talents et de la complexité du dessin, on peut également passer directement à l’étape suivante sans passer par le feutre, c’est-à-dire tracer immédiatement à la gutta.
Pour décalquer, déposer le dessin sur la table, poser le cadre de soie à l’envers sur le dessin, et reproduire le dessin sur la soie, par transparence, avec le feutre auto-effaçant (il s’effacera au bout de 48heures maximum, cela peut varier selon les marques). Retourner le cadre pour commencer le travail de la gutta.
Certains préfèrent glisser le dessin sous la soie en le maintenant avec quelques épingles fines, glisser une planche ou un gros livre dessous, afin que le papier touche la soie. Et dessiner ensuite avec le feutre avant d’enlever le dessin et livre ou la planche avant de passer au travail de la gutta.
4-L’étape suivante doit être réalisée avec le plus grand soin. A l’aide de la pipette remplie de gutta, repasser sur le dessin au feutre, et laisser sécher une vingtaine de minutes. Une gutta trop épaisse ou trop fluide ne joue plus son rôle de barrage et laisse fuser le colorant. Plus le tissu est épais plus la gutta doit être fluide pour bien le pénétrer
Avant de commencer, il est toujours préférable de faire un essai sur un morceau de soie pour tester la fluidité du produit. Une gutta trop épaisse ne joue plus son rôle de barrage et laisse fuser la couleur (plus le tissu est épais et plus la gutta doit être fluide pour bien le pénétrer).La gutta devrait avoir la consistance du miel liquide. Si elle est devenue trop épaisse, il est possible de la diluer avec quelques gouttes d’essence F en mélangeant bien.
La pipette se tient au-dessus du travail comme un crayon, mais pas trop inclinée, pour faciliter l’ écoulement de la gutta. Passer sur les traits souplement en appuyant légèrement sur les côtés du flacon pipette, en effleurant la soie.
Il est important de ne pas vouloir aller trop vite sinon la gutta risque de ne pas s’écouler en quantité suffisante
Eviter les arrêts au milieu d’une courbe, ou les à-coups. Et surtout, le trait doit toujours être fermé d’un bout à l’autre, sans quoi la peinture fusera par l’interstice.
Pour reprendre un trait sans marque visible, exercer d’abord une pression sur la pipette pour assurer l’ arrivée de la gutta, essuyer, la goutte. Puis positionnez la pointe de la plume non pas à l’ arrêt du trait précédent mais quelques millimètres plus haut, et commencer une pression progressive en allongeant le trait.
Attention, une goutte peut se former à la sortie de la plume, au début ou à la fin du travail, mieux vaut penser à l’ essuyer avec un chiffon ou du papier de cuisine.
5-Dès que l’on pense avoir passé la gutta sur tous les traits de feutre, retourner le travail à l’envers et vérifier avec beaucoup d’attention que la gutta est bien passée partout et faire les raccords le cas échéant.
Il est très important que la gutta soit parfaitement passée à l’endroit comme à l’envers, faute de quoi la peinture fusera et le travail est perdu.
Il est toujours préférable, surtout lors des première réalisations, d’effectuer un contrôle supplémentaire des endroits qui paraissent critiques : tester l’étanchéité du tracé en mouillant une partie du dessin avec un pinceau imprégné d’eau; si l’eau se répand au-delà de la surface testée, la peinture le fera aussi! Dans ce cas, attendre que la soie soit à nouveau sèche, et repasse une couche de gutta là où cela s’avère nécessaire. Il est possible d’accélérer le séchage de la gutta avec un sèche cheveux.
Dès qu’on en a terminé avec la plume, et si on n’utilise pas la gutta tous les jours, il faut impérativement la baigner dans un flacon d’essence F, c’est le seul moyen de la nettoyer parfaitement.
Si je sais que j’utiliserai ma gutta le lendemain, je remets simplement le petit embout métallique sur la plume. Cela suffit amplement à conserver la gutta jusqu’au lendemain.
6- Enfin, un moment très agréable et relaxant… La mise en couleur.
Certains humidifient la soie avec un pinceau mousse plat (en évitant qu’elle soit trop mouillée. Elle ne doit pas briller). Personnellement, je peins toujours sur soie sèche.
Il existe une large gamme de peintures qui se mélangent parfaitement entre elles, et permettent ainsi de créer d’autres nuances, avec une infinité de combinaison.
On pose une seule couleur, ou un mélange de couleur dans un même motif (on dépose les couleurs sur la soie en le faisant se mélanger là où elles se rencontrent). Ou encore, on pose une couleur pure qu’on dilue par endroit en passant le pinceau avec de l’eau. Ces mélanges doivent toujours être fait quand les couleurs sont encore humides… sinon bonjour les auréoles. Finalement on laisse son imagination travailler.
Une fois sur la soie, il n’est plus possible d’enlever la couleur, ce qui laisse très peu de marge d’erreur.
La couleur fuse, et là, c’est magique. Puis, elle s’arrête lorsqu’elle rencontre le trait de gutta. C’est aussi le moment de vérité : si la gutta n’a pas été bien passée sur tous les traits du dessin, trop superficielle ou trop fin, le trait mal fermé, la peinture sort du motif.
Une petite tâche peut être « lavée » à l’alcool pur, avec un coton tige. Mais, il faut savoir que la couleur va se reporter en cerne contre le trait de gutta. Par ailleurs, il ne faut pas utiliser trop d’alcool, qui risque de détériorer la gutta.
Si la tâche est plus importante, la seule solution est de la recouvrir d’une teinte plus foncée.
Il vaut donc toujours mieux appliquer les teintes les plus claires en premier, ce qui permet de contrôler s’il existe des faiblesses dans le serti de gutta.
Les peintures sèchent très vite, il convient de travailler rapidement les grandes surfaces. Pour réaliser une surface uniforme, il ne faut jamais retoucher une surface déjà sèche, cela produirait une auréole. J’utilise 2 pinceaux en même temps (j’ai la chance d’être ambidextre) un pinceau mousse et, un petit pour les endroits délicats. Je veille à ce que le tissu reste toujours mouillé partout, en mettant de la couleur une fois à droite, puis une fois à gauche, alternativement. Ensuite, je frotte doucement partout, avec une boule de coton, pour que la couleur soit bien uniforme.
Que mes articles vous plaisent, ou vous déplaisent, laissez-moi un petit commentaire – Mabelle