Guérir de l’inacceptable

Bonjour, comment allez-vous ?

Je vous partage ce matin un extrait de livre Par un Curieux Hasard – Stephan Schillinger©

« La guérison par la parole est un sparadrap narratif. Bien qu’indispensable au processus, en raison de notre culture, elle ne suffit de loin pas au traitement des blessures les plus archaïques, constitutives de « ce dont nous ne guéririons jamais ».

Celui qui décide d’entreprendre un chemin introspectif, au-delà de la narration, aidé par les divers outils et techniques disséminées à travers l’histoire par les traditions spirituelles, découvre et approfondit la notion de traumatisme. Non pas comme un évènement, mais davantage comme les comportements compensatoires d’un évènement biographique, alors qualifié de traumatique.

Il prend alors conscience, à la mesure de son silence et de la constance du regard qu’il porte à l’intérieur de lui, que la blessure qu’il porte résonne depuis son origine comme un echo à travers de nombreuses situations de vie. Les relations humaines et tout particulièrement le couple — creuset révélateur des mécanismes les plus archaïques — sont le théâtre le plus commun dans lequel cet echo se révèle et persiste.

La blessure identifiée, il découvre à quel point elle orchestre sa vie depuis les coulisses, cet endroit derrière la scène, dont les couloirs sont délimités par une peur viscérale de revivre le drame. Il comprend la nature profonde de la névrose et des schemas répétitifs qui en découlent, et ouvre les yeux sur une nouvelle cosmogonie.

Les traditions spirituelles ont en commun la pratique de la méditation, assistée ou non par les plantes. S’opère pour celui qui s’implique dans une constance inébranlable dans cette observation dénuée de toute distraction sensorielle, l’émergence d’informations logées dans inconscient, lieu de stockage des répressions originelles, survivalistes, dont l’espace matériel est le corps.

La multiplication des thérapies par le corps ou la parole, idéalement complémentaires, ne l’exonéreront pas de l’engagement profond qui mène à ce que les traditions nomment « libération de la souffrance ». C’est à ce moment, que s’impose la nécessité d’un choix, crucial. La présence à ce qui est : s’asseoir dans le feu insupportable des émotions. Qui permet à celui qui ose, la dissolution, et la transmutation de ce qui entrave, et prend alors le nom de « guérison ».

📚 Extrait des livres « Par un Curieux Hasard » disponibles sur curieuxhasard.com/boutique

Prenez soin de vous – Mabelle