Ma grand-mère m’a dit un jour : « Si quelqu’un te fait du mal, pardonne-lui, mais n’oublie jamais ce qu’il a fait. »
Ce conseil m’a toujours guidé à chaque fois que je rencontre et que je fais la connaissance de nouvelles personnes. Pourtant, cela devient parfois épuisant. C’est décourageant de faire preuve de gentillesse et de ne recevoir que de la douleur en retour, d’admirer quelqu’un pour être trahi dans son dos.
Un jour, j’ai demandé à ma grand-mère :
« Est-ce qu’ils méritent vraiment mon pardon ? »
Elle a souri, en ratachant une mèche de cheveux dans son chignon.
« Tout le monde mérite d’être pardonné », a-t-elle dit.
« S’ils t’ont fait du mal une fois, ils le méritent. S’ils le font deux fois, donne-leur une autre chance. Mais s’ils t’ont fait du mal une troisième fois, il est temps de te pardonner. »
Déconcertée, je l’ai regardée avec des yeux interrogateurs. Elle a souri doucement.
« Pardonne-toi d’avoir cru en eux, pour être déçue. Pardonne-toi d’avoir trop fait confiance. Pardonne-toi d’avoir donné une autre chance, en pensant que cela arrangerait les choses. Et, ma chèrie, donne-toi la chance d’être libre, libre de la haine et de la vengeance, libre de ton passé. »
De nombreuses années plus tard, j’ai appris que mon grand-père avait trompé non pas une, mais trois fois.
Les deux premières fois, elle l’a pardonné, mais la troisième a laissé ma grand-mère dévastée et le cœur brisé.
Je lui ai demandé si elle détestait maintenant mon parrain, et elle a simplement souri et secoué la tête.
« Mon cœur n’a pas de place pour la haine », a-t-elle dit. « Je ne mérite pas d’en souffrir. Je lui ai pardonné, mais cela ne veut pas dire que j’ai oublié. Quand il me verra sourire malgré tout, il saura qui a vraiment souffert. »
Elle a ajouté : « La meilleure chose que tu puisses faire pour quelqu’un qui t’a blessé est de vivre une vie meilleure. Montre-lui ce qu’il a perdu en trahissant ta confiance, et comment ses actions t’ont aidé à grandir et à aller de l’avant. »
À ce moment-là, j’ai compris la profonde vérité de ses paroles.
Sans sa sagesse, je serais peut-être encore hanté par des choses qui n’étaient pas de ma faute.
Prenez soin de vous
Mabelle