Dérapages inacceptables

Le 4 février, la Tribune publiait cet article : Merck : les « dérapages inacceptables » dénoncés par un homme de l’intérieur.

J’ai trouvé les faits scandaleux. Jugez plutôt :

 Un ancien cadre du laboratoire Merck raconte dans un livre publié mercredi les coulisses détaillées de l’industrie pharmaceutique.

médicaments

Les laboratoires pharmaceutiques, Bernard Dalbergue les connaît bien. Ce médecin de 55 ans a été employé jusqu’en 2011 par le laboratoire américain Merck (MSD en France). Ce mercredi, il publie Omerta dans les labos, un livre co-écrit avec la journaliste du Journal du dimanche Anne-Laure Barret. Il y raconte les liaisons dangereuses entre laboratoires et médecins.

Mises sur le marché douteuses

La grande majorité des industriels est honnête, mais quelques-uns sont à l’origine de dérapages inacceptables », expose au Monde Bernard Dalbergue, qui a travaillé vingt ans pour l’industrie pharmaceutique.

Les exemples précis de médicaments mis sur le marché dans des conditions douteuses ou dont la dangerosité a été volontairement sous-évaluée par le laboratoire américain ne manquent pas.

Comme le cas du Victrelis, indiqué pour traiter certaines hépatites C, lancé avec succès en 2011 grâce à l’aide de plusieurs « leaders d’opinion », également experts choisis par l’agence française du médicament et son équivalent européen pour évaluer ce médicament.

Aucune objectivité

Bernard Dalbergue explique pourquoi les médecins acceptaient.

« Les labos versent de très grosses sommes d’argent aux leaders d’opinion, des médecins hospitaliers qui en ont besoin pour poursuivre leurs recherches. Ils doivent à tout prix en publier les résultats : « publish or perish » (publier ou périr), telle est leur devise. Plus ils publient,…

plus ils gagnent de points pour pouvoir devenir chef de service. » 

Il y a aussi l’exemple de ce professeur, que Dalbergue a convaincu de retirer une partie de son discours consacré aux effets secondaires d’un médicament lors d’un congrès. 

 « Très peu de médecins m’ont résisté. A force de travailler main dans la main avec nous, ils perdent leur objectivité, même si la grande majorité ne s’en rend pas compte. »

18.000 morts par an

« Si je parle aujourd’hui, c’est pour contribuer à réduire les accidents médicamenteux, qui tuent au moins 18.000 personnes par an en France, et pour proposer des pistes de réflexion pour réformer le système »

Cette estimation, le docteur Bernard Bégaud l’avançait déjà en mai lors du procès Médiator. La réforme du contrôle des médicaments adoptée fin 2011 empêchera-t-elle de nouveaux Médiator de se produire ?

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